Saurais

Ancien Relais de la Poste

C'est l'une des plus anciennes maisons de Saurais, qui se cache au fond d'une petite cour. Ce serait un ancien relais de poste construit probablement à la Renaissance. Elle est en travaux et ne se visite pas.

Bâtisse imposante et intérieur lumineux

Située à l'angle de la place et de la route de la Ferrière, une des plus anciennes maisons de Saurais se cache au fond d'une petite cour. Ce serait un ancien relais de poste construit probablement à la Renaissance. Ces établissements distants d’une quinzaine de kms les uns des autres, accueillaient les cavaliers et les voyageurs en voiture à cheval. A Saurais, ce relais se situe au carrefour des routes de La Ferrière/ Beaulieu et Vasles/ Parthenay. Il est aussi proche du château de l’Audebertière.

La bâtisse est imposante et bénéficie d’une façade donnant au sud, avec à l’étage, une fenêtre à meneaux et trois autres ouvertures encadrées de pierres taillées dans le granit. Le bâtiment comporte un étage et un grenier en soupente. Il est plus large que les anciennes maisons du bourg et son intérieur plus lumineux que les anciennes maisons de ferme et de bourg aux alentours.

Tommettes blanches, torchis, et carreaux d'argile

Dans la cour, sous une voûte, un chemin pavé mène à l’entrée des écuries et juste à côté les visiteurs pouvaient entrer par un large escalier de pierre. Une fois le seuil franchi, à droite se trouve une salle au sol pavé de tommettes blanches hexagonales, éclairée par une large ouverture sur la cour. Une cheminée imposante couvre presque tout le mur du fond. Toute l’intendance pour nourrir les convives se préparait juste à côté de cette salle à manger : une cuisine avec un potager et un évier dans la pièce de gauche, et derrière la salle, un fournil dont le mur du fond comporte deux gueules de four (une grande et une plus petite juste à côté). Il est aussi probable que ce fournil apportait la chaleur nécessaire à toute la maison. 

Pour loger les voyageurs, à l’étage une grande pièce (commune ou divisée en plusieurs petits espaces selon les époques) se trouve au-dessus des écuries. La chaleur animale en dessous contribuait sans doute à réchauffer les visiteurs. On employait aussi à cette époque des techniques d’isolation avec des matériaux écologiques : entre les poutres de l’écurie, un torchis calfeutre l’espace permettant de garder la chaleur dans les pièces supérieures. Actuellement, ce sont les hirondelles qui s’installent dans ces espaces protégés. Cette partie du bâtiment, à l’étage, est pavée de carreaux d’argile et comporte trois fenêtres qui donnent sur la place et apportent beaucoup de lumière. Au ras des fenêtres, à l’intérieur de la pièce, des bancs de pierre permettent de s’asseoir pour regarder à l’extérieur.

Grande cheminée de pierre

Toujours à l’étage, de l’autre côté d’un escalier de bois, juste au-dessus de la salle à manger du rez-de-chaussée se trouve une autre grande salle, très lumineuse qui donne sur la cour grâce à la fenêtre à meneaux. Une grande cheminée de pierre garnit le fond de la pièce et monte jusqu’au plafond. On peut imaginer que cette grande salle servait à accueillir des invités pour des repas de fêtes ou des voyageurs pour le déjeuner ou le dîner. Juste à l’arrière, de larges greniers permettaient d’entreposer les réserves de blé pour nourrir bêtes et gens.

Il en reste très peu en France : deux ponnes de pierre sont à Saurais

Enfin, la partie la plus cachée n’est pas la moins intéressante : derrière le fournil se trouvent deux ponnes de pierre qui servaient à faire bouillir la lessive. Un foyer et une cheminée aujourd’hui détruite se plaçaient au milieu de ces deux grandes cuves. Cet équipement complet pour la lessive était fréquent dans les établissements de la région qui devaient entretenir beaucoup de linge. Il en reste très peu en France et ils se concentrent en Poitou-Charentes.

La maison est construite en moellon et les charpentes sont confectionnées avec de solides poutres, peut-être issues des forêts qui couvraient le territoire communal réputé très boisé. Leurs dimensions forcent l’admiration et les années ne semblent pas avoir prise sur elles. La façade a probablement été remaniée. La fenêtre à meneaux est surmontée d’un chien assis, faisant une sorte de pignon, bien restauré par les actuels propriétaires, mais il semble que la bâtisse était autrefois plus haute avec une toiture plus droite.

Aujourd'hui : travaux privés en cours

Toute la maison, achetée par Cécile Proux et Antoine Hervé au début du XXIème siècle, a été mise hors d’eau et recouverte de tuiles locales traditionnelles provenant de la tuilerie de Sanxay dans la Vienne. Des travaux ont été menés pour remonter des pans de murs fragilisés et la partie gauche de la façade a été dégagée. Des granges construites au fil des siècles du côté gauche s’étaient appuyées sur la façade la masquant en partie.

Enfin , sur la façade qui absorbe le soleil et la lumière, du côté gauche du bâtiment, se trouve un cadran solaire, dont l’aiguille trace encore une ombre sur la pierre blanche, semblant indiquer que les générations passent et que la maison demeure, grâce aux habitants qui s’y succèdent.

La maison est privée, en travaux et ne se visite pas.